Par Laetitia Crouzet, février 2025
C’est l’histoire d’un homme passionné par les grands espaces et profondément engagé pour la préservation de la nature et des communautés. Jérôme Studer, originaire de la région Alsace en France, a trouvé son havre de paix au Canada, dans les montagnes de la Colombie-Britannique, et plus précisément à Nelson. Mais son parcours pour y arriver n’a rien de banal.
Sa rencontre avec les Kootenays
En 2017, Jérôme Studer débarque sur la côte Est du Canada, rêvant d’aventures et de découvertes. Voulant découvrir le Canada, il traverse le pays en auto-stop, puis, dans l’autre sens, enfourche son vélo pour une expédition extraordinaire : un voyage de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve, en passant par les Maritimes. Cette aventure n’a fait qu’éveiller en lui une curiosité insatiable pour les territoires canadiens. Le Nunavut et le Labrador restent à explorer pour Jérôme et l’un de ses rêves serait de vivre une immersion dans une communauté du Grand Nord.
Son arrivée à Nelson est presque un coup du destin. Invité par un ami rencontré en Nouvelle-Zélande, il y pose ses valises pour une saison de ski. Les montagnes l’ont attiré, mais ce sont les mentalités et la diversité des habitants qui l’ont convaincu de rester.
Pour lui, ce qui différencie les Kootenays du reste du Canada, c’est la culture et la variété qu’on y trouve. L’histoire culturelle de Nelson est liée en partie aux Américains qui ont déserté la guerre du Vietnam, les ‘Dodgers’, pour la plupart des pacifistes qui se sont installés dans les Kootenays. Il aime plaisanter et décrire Nelson comme une ville “un tiers hippie, un tiers redneck et un tiers cols blancs”. On est loin des grandes villes, loin de la densité humaine, proche de la nature… c’est une petite ville de 10 000 habitants mais avec une énorme richesse culturelle, scientifique, culinaire et humaine. Les Kootenays sont connus pour leur côté détendu et tolérant, c’est ce qui l’a séduit : ‘’On se sent apaisé, je peux être qui je suis sans me sentir jugé alors qu’en France, c’est moins le cas. Il y a peu d’endroits aussi tolérants, ce sont les gens qui m’ont fait rester. Et le côté nature: les montagnes, les forêts, les cours d’eau… on est chanceux ici!’’.
Des engagements ancrés dans le vivant
Deux grands idéaux parmi tous ceux qui animent Jérôme se démarquent : la préservation des écosystèmes et la construction d’un avenir durable pour les générations à venir. Convaincu que les humains dépendent intrinsèquement de leur environnement, il milite pour protéger la biodiversité et garantir un accès équitable à des ressources essentielles comme l’eau et la nourriture. Pour lui, ces enjeux environnementaux sont indissociables des enjeux sociaux et pacifiques.
Jérôme ne se contente pas de belles paroles. À Nelson, il s’est investi activement dans plusieurs associations locales.Par le passé, il a collaboré avec Neighbours United, une organisation de défense de l’environnement, et avec le Nelson Community Food Center, où il a œuvré pour réduire le gaspillage alimentaire. Par ailleurs, il participe aux activités de l’AFKO (Association francophone des Kootenays Ouest), qu’il considère comme un véritable moteur de lien social et de diversité culturelle. Ce qu’il aime chez l’AFKO c’est que ce n’est pas seulement une association pour la francophonie, mais c’est aussi une association qui véhicule des valeurs telles que l’inclusivité et le progrès social.
Une richesse humaine et environnementale
Pour Jérôme, la communauté de Nelson incarne une richesse unique. Entre les montagnes, les lacs, les forêts et les initiatives humaines, il se sent à sa place dans ce coin du monde où il peut être lui-même. En harmonie avec la nature et les habitants, il s’efforce de construire un monde meilleur, où diversité et respect du vivant se conjuguent au quotidien.
Ainsi, Jérôme Studer est plus qu’un voyageur en quête de paysages et de rencontres ; il est un acteur engagé, passionné par la préservation de ce que la Terre a de plus précieux : sa diversité.
