Par Eloise Speleers, août 2024
Le 1er janvier 2024, La Ruelle Bakery ouvrait ses portes dans l’allée Herridge. Anciennement Au Soleil Levant, les clés de Raymond Gariépy ont été passées à Justine Gareau-Loyer. D’une main à l’autre, la boulangerie continue de privilégier la technique artisanale.
Chaque pain de la boulangerie franco-canadienne est mélangé, pétri, et façonné à la main. Un dur exercice qui rappelle le chez-soi de Justine: Sainte-Marcelline-de-Kildare, un centre d’artisanat renommé au Québec.
« J’ai toujours eu un pied dans la boulangerie en y travaillant les samedis. Mais, il y a 8 ans, j’ai pris un congé sabbatique d’un an pendant lequel Raymond m’a entraînée comme boulangère. Je suis tombée en amour avec le métier. J’aime me lever tôt, venir quand c’est tranquille, mélanger, façonner chaque pain,« raconte celle qui est arrivée dans les Kootenays par le plantage d’arbres.
« Beaucoup de gens disent que je travaille tellement, mais ça m’allume aussi, ça m’énergise!»
«C’était mon rêve!»
Jusqu’il y a peu, Justine était aide pédagogique à l’école francophone des Sentiers-alpins. Le côté physique de ses années de foresterie et le côté artistique de sa famille québécoise l’ont amenée vers le métier de boulangère. « J’ai fait beaucoup d’arts plastiques comme le dessin ou la peinture, mais aussi la danse. La boulangerie me ramène à ça: le mouvement. C’est quelque chose qui est venu me chercher, cela touche toutes les sphères de ma vie, raconte Justine. J’avais besoin d’un truc qui me fait bouger. On s’entend: c’est si petit que ça donne une danse autour de la grande table à façonner.»
C’est à travers ce mouvement quotidien que Justine explore également son imagination. « En faisant la transition, je voulais vraiment qu’on laisse la place à l’innovation et à la créativité. On intègre des nouveautés, comme le café et les soupes. Dès qu’on a un événement spécial, on crée un produit particulier, détaille l’entrepreneure. Les mercredis et vendredis, on a des focaccias spéciales en fonction de ce que les fermes locales nous offrent, ce qui était vraiment important pour moi».
La boulangerie comme famille
Une succession de mouvements que La Ruelle Bakery effectue en communauté pour la communauté. En effet, le côté générationnel est présent dans le concept ouvert qu’offre le lieu. Julie, la seconde cheffe boulangère, présente depuis 15 ans, y travaille avec ses trois filles. Les enfants de Justine se joignent à l’équipe au fur et à mesure qu’ils sont en âge. En tout, ce sont 11 employés (temps plein, partiel ou étudiant) qui ont du pain sur la planche à La Ruelle!
C’est donc également une aventure humaine qui s’écrit à l’intérieur du local. Et aussi avec les personnes qui passent la porte: qu’ils soient clients ou producteurs de produits locaux: « Je trouve qu’une boulangerie, cela supporte la communauté. C’est le pain!, explique celle qui vient d’une famille nombreuse. Ma vision, c’est d’offrir un produit de qualité, nutritif et qui encourage la communauté locale.»
Pour Justine, c’est ce qui fait de La Ruelle, sa boulangerie: un endroit accueillant, esthétiquement beau, et en constante évolution en gré des idées de cette personnalité audacieuse!