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La sécurité linguistique: «parler mal» mais parler

Par Marie-Paule Berthiaume, mars 2022

L’Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO) présentera, en avril, deux ateliers pour encourager les jeunes d’expression française de la région à utiliser «leur» français. 

Le Comité sécurité linguistique, composé de jeunes chapeautés par le Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique (CJFCB), animera ces rencontres destinées au public. Étudiant à l’École secondaire francophone de Nelson (ESN) et membre du Comité, Benjamin Belland co-présentera ces ateliers afin d’aider l’audience à mieux comprendre l’insécurité linguistique et à en gérer les enjeux.

Les ateliers

Benjamin Belland fait partie d’un groupe de six membres répartis à travers la province. «On présente des ateliers aux étudiants, aux parents et aux administrateurs scolaires. Par exemple, j’ai animé une présentation pour ma classe de 10e-11e année. Sinon, comme je me suis intégré au Comité durant la pandémie, j’offre des ateliers en ligne avec d’autres membres», indique le jeune présentateur aux racines acadiennes.

Il divise la présentation du Comité en trois axes : Le questionnaire est une activité d’ouverture qui permet de mieux connaître le rapport de l’audience avec leur propre insécurité linguistique, avant de se lancer dans le volet qui permet d’explorer les liens inhérents existant entre les langues et le développement identitaire. L’axe communauté permet d’explorer les particularismes langagiers propre à une communauté et de réfléchir à la notion de français standard. L’axe collectivité, quant à lui, permet d’explorer la richesse et la diversité de la francophonie à une échelle plus globale et de réfléchir à l’impact de la discrimination linguistique en dehors des contextes minoritaires canadiens.

«Le malaise de parler, ou l’insécurité linguistique, provient de notre perception interne des autres cultures et locuteurs francophones mais aussi, de la perception qu’ils ont de nous», définit-il en soulignant l’importance de parler français sans se laisser intimider par ses règles, l’accent qu’on y donne ou le fait d’y intégrer de l’anglais.

Benjamin Belland_crédit Marie-Paule Berthiaume

Le mentorat

La directrice des programmes éducatifs du CJFCB, Clémentine Creach, gère le dossier de la sécurité linguistique depuis la création du Comité en mars 2019. Épaulée par l’experte en sociolinguistique de l’Université d’Ottawa, Suzanne Robillard, elle accompagne les jeunes dans leur campagne de sensibilisation provinciale lancée à l’automne 2019. 

«Depuis, on a eu la chance d’animer une trentaine d’ateliers. Le Comité a également développé des ressources pour la communauté, notamment les podcasts «BeLinguiste», en plus d’un mini site web du même nom dédié à la sécurité linguistique», mentionne la directrice qui célèbre le fait que les jeunes impliqués se soient appropriés un projet qui les a aidés à se sentir «légitimes et fiers de parler le français».

Selon elle, les membres du Comité deviennent des ambassadeurs de la sécurité linguistique, en plus d’occuper un rôle de conseiller pour le CJFCB. «Mon travail, c’est de mettre en action ce que les jeunes du Comité ont envie de faire. Par exemple, en début d’année, les membres m’ont indiqué qu’ils voulaient développer des ressources pour les enseignants et être plus présent dans les écoles», confie-t-elle en rappelant que ces jeunes, à travers leurs ateliers, ont peu à peu pris conscience des contraintes liées à l’enseignement en français dans un contexte minoritaire.

L’école

Benjamin Belland insiste sur le fait que la sécurité linguistique commence à l’école. «C’est bien d’avoir des règles mais à un certain point ça suggère que certains étudiants ne peuvent pas parler le bon français. Ça peut créer un stress chez l’étudiant qui ralentira ou paralysera son apprentissage», exprime l’étudiant en notant l’absence de discussion sur l’insécurité linguistique dans le curriculum scolaire du CSF. 

Fier de son parcours scolaire francophone supervisé par ses parents anglophones, Benjamin Belland se dit beaucoup plus à l’aise de s’exprimer en anglais. «En français parfois, je ne parle tout simplement pas. Le moment où j’ai vécu le plus d’insécurité linguistique était lorsque j’ai commencé à participer aux événements du CJFCB. Certains participants en 12e année ou ceux qui avaient des accents québécois – considéré comme étant le standard – étaient définitivement plus confiants et confortables de s’exprimer que moi.»

Benjamin Belland recommande vivement aux jeunes étudiants du CSF de la région de participer aux événements de la CJFCB, tel le forum Fusion. «C’est lors de ces événements que je suis devenu plus confiant dans ma langue, même si c’est aussi là où j’ai ressenti le plus grand malaise vis-à-vis ma langue!»

Se sensibiliser à l'insécurité linguistique

AFKO offrira gratuitement les deux ateliers en ligne du comité BeLinguiste. 

  • Mercredi 20 avril de 15h30 à 17h: atelier destiné au personnel des écoles francophones des Kootenays Ouest.
  • Jeudi 5 mai 2022 de 12h à 13h: atelier destiné aux parents des jeunes francophones ou francophiles des Kootenays Ouest.

Pour réserver votre place, écrivez-nous par courriel à coordination.afko@gmail.com ou par Facebook via AFKO FRANCO.

 

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