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L’AFKO célèbre ses 35 ans d’existence

Par Marie-Paule Berthiaume, décembre 2021

L’Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO) a soufflé trente-cinq bougies le 22 octobre dernier. Vibrant au pouls de chacun de ses membres, l’organisme s’appuie sur son passé avec son offre communautaire et culturel tout en développant un hub créatif dans son centre communautaire à Nelson pour faire rayonner la francophonie et ses cultures. 

L’AFKO couvre un vaste territoire de 700 km² incluant Castlegar, Rossland, Kaslo, Crawford Bay, Slocan et Revelstoke. L’origine des membres, d’abord plutôt québécoise.

 

Les premiers pas

Un club de francophones s’est d’abord formé à Rossland en 1985 chez le fondateur de l’AFKO, feu Paul Picard. Des membres d’autres régions des Kootenays s’y sont peu à peu greffés, si bien que l’AFKO a été incorporée en tant que société sans but lucratif dès 1986. 

C’est en mettant la main sur un journal de l’Association que Jeanne Huet a commencé à s’impliquer auprès de l’AFKO. De fil en aiguille, elle est devenue l’«employée du groupe». La directrice générale a d’abord travaillé de la maison, jusqu’à ce qu’elle ouvre le premier bureau de l’AFKO à Nelson en 1998, au sous-sol du 625 rue Front.

Selon elle, la création du Bibliobus en 1995 a consolidé l’expansion de l’organisme. «On allait une fois par mois dans les communautés où l’on comptait des membres. J’avais obtenu des sous pour acheter des livres pour enfants. Quelqu’un m’a dit un jour: «Mes enfants auraient perdu leur langue maternelle si ça n’avait pas été du Bibliobus qui nous donnait l’occasion de discuter en français», se remémore celle qui a déménagé les bureaux de l’AFKO à deux reprises.

Après s’être établie en 2001 au 213 rue Victoria, l’AFKO a ensuite été relocalisée en 2008 au sous-sol du 723 rue Ward. L’organisme a désormais pignon sur rue dans une maison ancestrale située au 807 rue Baker, ce depuis mai 2018.

L’envol

La mise en place du Bibliobus a été suivie de près par la création de l’émission de radio francophone phare de l’AFKO, Méli-Mélo, en 1998. Depuis sa création, l’émission a permis à plusieurs dizaines d’animateurs bénévoles de faire rayonner le français dans la région et ailleurs grâce à la baladodiffusion.

Manon Cyr a fondé l’émission qui s’intitulait alors Franco parlant et qui était diffusée d’un bar, la Kootenay Co-op Radio en étant à ses tout débuts. L’ex-animatrice se remémore le défi de taille que représentait la préparation de l’émission de trente minutes. « C’était une époque peu technologique, et en plus je voulais aimer la musique qui devait présenter un quota important de contenu canadien», explique celle qui a également conduit le Bibliobus.

Valérie Larivière s’est jointe à l’animation de l’émission Méli-Mélo en 2000. Elle travaillait également pour l’AFKO et elle a depuis siégé sur le conseil d’administration (CA) à quelques reprises. 

«L’une des plus belles réalisations de l’AFKO a été le spectacle de marionnettes géantes sur les pionniers francophones de la région, un projet qui a démontré que la langue française est présente ici depuis longtemps», rappelle celle qui a apprécié mieux comprendre le fonctionnement de l’Association en faisant partie de son CA.

La consolidation

Prudence-Elise Breton a pris la direction de l’AFKO de 2009 à 2013 en lui insufflant une énergie nouvelle, avec l’aide de Jeanne Huet et du président de l’époque, Robert Malenfant. 

Selon elle, la pièce de théâtre organisée pour célébrer le 25e anniversaire de l’AFKO s’est avérée un point tournant. «Tous les éléments étaient là. La communauté a participé. Il y avait un beau mélange de francophones impliqués de longue date dans l’AFKO et de francophiles qui ne connaissaient pas l’AFKO mais qui désiraient s’embarquer dans un projet de théâtre en français. On avait un super conseil d’administration et un beau comité pour préparer l’événement. Radio-Canada avait couvert l’événement à deux reprises et nous avions le soutien des médias locaux», relate-t-elle en soulignant que «tout le monde était à la bonne place, au bon moment».

La directrice générale en place depuis 2013, Lyne Chartier, a été marquée par le projet de l’Arbre ambulant réalisé en 2020-2021. Cette structure de bois de six pieds en 3D présente des textes ayant pour thème «Quel objet représente ta francophonie?» sur ses 175 feuilles de bois. Composé par des membres de la communauté francophone et francophile de la région, plusieurs écoles ont participé à ce projet.

La pérennité

Lyne Chartier observe un changement dans les besoins de la clientèle. Celle-ci qui visitait le centre pour rencontrer des gens s’y dirige maintenant pour sa bibliothèque bien garnie. 

«On veut transformer l’AFKO en espace créatif. Nous avons une nouvelle pièce avec un studio d’enregistrement de balados. Au sous-sol, on développe un coin couture. On y ajoutera ensuite un atelier de sérigraphie en 2022 pour tapisser la région de mots francophones», explique celle qui veut donner des outils, surtout aux jeunes, qui permettront à tous de s’exprimer librement.

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