Par Marie-Paule Berthiaume, octobre 2023
Le réseau Artisans à l’œuvre de la Colombie-Britannique compte désormais un nouveau joueur, Emotions in Wood. L’ÉCONOMUSÉE® de l’ébéniste est un atelier de production dédié à la création de produits en bois haut de gamme et fonctionnels. Ouvert au public, l’atelier permet aux intéressés d’aller à la rencontre de l’artisan à l’œuvre et passionné du bois, Philippe Charmet.
Philippe Charmet est né au sud-est de la France, dans les Alpes. «J’ai toujours ressenti l’attrait du bois. Ma première réalisation fut de récupérer une table de chêne brut dans une vieille scierie abandonnée en montagne et d’en faire une table basse. J’avais 18 ans et je n’avais quasiment aucun outillage», explique celui qui utilise, encore aujourd’hui, cette table.
Le jeune homme débarque à Montréal, en 1975, avec sa guitare et 1000$ en poche. Il s’installe ensuite, dans les années ‘80, à Toronto. «J’ai abandonné ma carrière de gérant de projets, dans la soixantaine, pour travailler dans un atelier de menuiserie à Toronto. C’est là que j’ai fabriqué un beurrier en bois récupéré, pendant mes temps libres», relate l’ingénieur qui cherchait alors à remplacer son beurrier en plastique.
Crédit photo: Louis Bockner
Une fois installé à Salmo en 2018, Philippe Charmet s’équipe pour fabriquer du mobilier. «Mon premier projet rémunéré fut pour mon voisin forgeron, Peter Reimer de Salmo Forge, avec qui j’ai réalisé des dessus de chaises pour la brasserie locale Erie Creek Brewing; c’est comme ça que je suis devenu un professionnel! C’était le début d’une nouvelle aventure puisqu’après ça, j’ai cherché à faire d’autres objets», révèle celui tient désormais toute une gamme de produits distincts, mêlant l’art au quotidien, alliant des bois richement colorés à une finition extrêmement lustrée.
«Ainsi, chaque fois que je fais un marché, je mets une planche à découper dans les mains des visiteurs parce que ce qui est important, c’est de la toucher. C’est aussi important que de la voir. C’est produit de façon artisanale avec des machines peu évoluées. C’est un mélange de science de la production assez sophistiquée et de production artisanale où beaucoup de petits ajustements sont faits à la main», explique l’entrepreneur qui priorise la fabrication de mobilier.
Joindre un réseau international d’artisans
Crédit photo: Louis Bockner
Philippe Charmet a toujours aimé partager ses connaissances et s’est donc associé, en juin 2023, au réseau Artisans à l’œuvre. «Être artisan est souvent un processus solitaire, ce qui me va assez bien. Par contre, ça m’isole. J’ai donc accueilli cette opportunité d’ouverture vers les gens intéressés à voir ce que je fais. Ma femme dit souvent qu’on retourne maintenant à l’ancienne façon de considérer l’artisanat. Les gens travaillaient jadis dans des ateliers ouverts au public, ils étaient visibles», explique-t-il en ajoutant que faire partie d’un réseau international offre également «une ouverture sur le monde, une visibilité et l’occasion de partager l’expérience avec des pairs».
Avant d’adhérer au réseau Artisans à l’œuvre, le trilingue Philippe Charmet avait peu conscience de sa francophonie. «Cette prise de conscience m’a fait réaliser que le français était, pour moi, plus important que je ne le pensais et que je devais donc me rapprocher de mes racines linguistiques et culturelles. J’ai donc pris contact avec l’Association des francophones de Kootenays Ouest pour non seulement explorer l’univers francophone local, mais prendre contact avec sa communauté et l’intégrer.»
Pour plus d’informations : www.emotionsinwood.com
Crédit photo: Marie-Paule Berthiaume
Crédit photo: Louis Bockner
