Par AFKO, mai 2025
Marie Michèle Proulx est une artiste pluri-disciplinaire originaire de Québec. Aujourd’hui, elle s’est installée dans la Slocan Valley en Colombie-Britannique où elle a décidé de se tourner vers la création de pigments pour peintures écologiques.
Née et élevée dans la Belle Province, Marie Michèle a toujours parlé en français. C’est le désir de son conjoint de s’installer dans les Kootenays qui les a amenés dans cette région, un choix qui, avec le recul, semble avoir été une source d’inspiration profonde pour Marie Michèle. La créativité des gens des Kootenays l’ont inspirée dans son propre travail, cela lui a permis de poursuivre ses passions et de les partager au public.
Pupilles : l'art au service de l'écologie
Son parcours créatif dans la peinture a commencé au Québec, dans une région où les roches colorées abondent. Passionnée de peinture, elle a d’abord utilisé des peintures acryliques, avant de se rendre compte des dangers que ces produits pouvaient représenter pour l’environnement. C’est alors qu’elle a fait une transition vers le dessin au crayon de plomb, tout en explorant la fabrication de peintures naturelles. Pendant trois ans, elle a appris à fabriquer des peintures à partir de roches colorées, de champignons, de lichens et d’autres éléments naturels. C’est pour elle un travail intéressant car ça la pousse à explorer l’aspect plus biologique des plantes et l’aspect géologique des roches.
De là est né son projet «Pupilles». Le nom de ce projet, inspiré du regard qu’elle pose sur le futur, reflète son engagement envers l’environnement et la créativité. « Pupilles, c’est pour moi une vision pour l’avenir, une vision écologique », explique-t-elle. L’objectif est de permettre aux artistes, mais aussi aux enfants, de s’exprimer à travers des peintures fabriquées avec des pigments naturels.
Un retour à la terre
Ce travail avec les pigments naturels s’inscrit dans une démarche plus large de retour à la terre. Avant de se lancer dans cette aventure artistique, Marie Michèle a vécu un temps dans le bois, une expérience qui a profondément modifié sa perception du monde. « Quand on est connecté directement à la terre, on comprend mieux les conséquences de nos actions », dit-elle. Jeter l’eau des peintures toxiques dans la terre qui la nourrissait était inenvisageable pour elle. Cette prise de conscience l’a poussée à adopter une approche plus respectueuse de l’environnement dans toutes ses créations.
Ancienne couturière, elle applique ses connaissances du textile à la peinture, en utilisant des plantes, des champignons et des écorces. Son projet « Pupilles Textiles » né bien avant « Pupilles Peintures », combine ainsi l’art de la peinture et du textile. Il y a un aspect peinture et un aspect teinture dans son travail. Ce sont différentes dimensions qui prennent du temps à construire. Ce n’est pas encore totalement ancré, tout est en exploration.
Une collaboration, du Québec à la Colombie-Brittanique
Au cœur de ses projets, il y a une conviction profonde : l’art doit être une manière de rendre hommage à la Terre. «Pour moi, l’art c’est une façon de remercier la terre et de l’honorer. C’est pour ça que j’ai décidé de tout faire au naturel car ça ne faisait pas vraiment de sens de faire de l’art qui pollue. C’est vraiment ça la mission du projet, de faire de l’art par la terre et pour la terre», souligne-t-elle.
Quand elle est retournée au Québec, elle est allée faire une formation chez Claudine Coutinho. Grâce à ce travail de collaboration, elles échangent des idées, des pigments et des techniques, poursuivant une mission commune de création durable, à la fois innovante et profondément respectueuse de la nature. Marie-Michèle a écrit un livre non publié sur les lichens et aimerait en écrire un nouveau sur tous les différents pigments dans la nature. L’artiste pense que Nelson est un bon endroit pour développer ses activités artistiques car c’est une ville connue pour son dynamisme culturel et artistique.
Aujourd’hui, Marie Michèle Proulx est une artiste en pleine ascension, dont le travail allie beauté, écologie et créativité. Un modèle pour ceux qui croient que l’art peut aussi être un acte de réconciliation avec la nature.
