Par Eloïse Speleers, avril 2023
Célébrer ses excentricités au lieu de les camoufler, voilà un motto qui a animé une partie de la vie de Nicolas Ducharme, surnommé Niko. Originaire de Sudbury, le Franco-Ontarien s’est fait connaître en réalisant une vidéo originale sur l’utilisation excessive des gobelets en papier. Rencontre avec Niko, à la personnalité unique influencée par l’amour des arts de la scène, du café et de l’environnement.
La vie de Niko semble avoir été dessinée lorsque ses parents ont choisi Hélène Gravel comme marraine, une enseignante dévouée et reconnue pour son service à la jeunesse franco-ontarienne par le biais du théâtre. Âgée d’à peine 19 ans, elle a rejoint l’une des premières écoles publiques francophones d’Ontario. En 1971, elle créa la troupe de théatre «Les Draveurs» qu’elle emmena plus tard à des festivals internationaux.
Considérée comme visionnaire dans l’utilisation du théâtre pour le développement de la personne, Hélène Gravel a également inspiré Niko à devenir directeur technique.
«Je vivais comme un comédien mais sans l’être. Je faisais beaucoup d’éclairage. Je faisais de la peinture avec la lumière. Pas seulement avec les couleurs, mais aussi avec l’angle et l’intensité. C’est un peu faire danser la lumière», explique-t-il. À la suite de ses études, Niko a été technicien de théâtre pendant 10 ans à Montréal.
Jusqu’à l’an 2000, Niko était le bras droit de sa marraine pour chaque création collective qu’elle coordonnait. «Pendant un mois, je faisais une conception d’éclairage avec elle. J’étais le directeur technique. J’étais sur scène pour la clôture de notre pièce. C’était bien différent qu’à Montréal où c’était très compétitif. Avec elle, je me sentais théâtral. C’était comme si je me purgeais avec l’art. J’en ai toujours eu besoin. Je rechargeais mes batteries.»
Et puis vient le décès d’Hélène Gravel, l’arrêt de sa carrière de production théâtrale et son arrivée dans les Kootenays où sa deuxième passion entre en scène: le café!
Le café sur la main
Niko a toujours été surnommé «Monsieur Café». Il offrait immanquablement une tasse de café dans les coulisses des théâtres ou en camping. Dès son arrivée dans les Kootenays en 2000, Niko est devenu bénévole pour Shambhala en préparant des boissons chaudes aux DJs.
Sur le site de l’édition 2008, il crée Niko’s Bliss Café. Sa concession de café l’emmènera ensuite dans plusieurs autres festivals en C.-B. «Et puis un matin, je me promenais au festival et j’ai vu le sol couvert de tasses en papier de mon café. J’ai des convictions. Je me sens environnementaliste», détaille-t-il. Les tasses en papier, c’est fini pour Niko et son café mobile!
De cette prise de position est né le rap «C’mon Hippie, WTF? Why You Puttin’ Coffee In A Paper Cup?!?». Le concept de sa concession ambulante se modifie. Niko fait du café dans les festivals une expérience avec de vraies tasses créées à la couleur violette avec consigne et désinfectées, une scène à micro ouvert, et un endroit où se reposer. Après des centaines de festivals et la pandémie, le Niko’s Bliss Café prend fin.
«Les premières machines que j’ai achetées pour créer le stand à Shambhala étaient usagées. Je les ai réparées. En étant directeur technique pendant 10 ans, tu apprends à faire plein de choses: plombier, menuisier, électricien, etc.», ajoute l’autodidacte qui est dorénavant représentant de la marque de machines à café Sanremo, «la Ferrari du café!».
Depuis sa société Espresso Medic basée à Nelson, Niko se concentre donc sur la distribution, la réparation et la personnalisation des machines à café pour particuliers et professionnels à travers la région des Kootenays. Grâce à d’anciens appareils récupérés, il ramène à la vie les mécanismes nécessaires à la production du précieux liquide caféiné. Un savoir-faire unique qui répond à la créativité et aux convictions écologiques de Niko. Rendez-vous sur le site espresso.medic.ca pour en savoir plus.