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Sylvie Mazerolle a le vent dans les voiles 

Par Marie-Paule Berthiaume, septembre 2023

À la tête des écoles publiques francophones primaire-intermédiaire et secondaire de Nelson, l’Acadienne Sylvie Mazerolle investit toujours plus dans sa communauté-école. La directrice «avaleuse de livres» se concentre sur la mise en pratique de ses connaissances et renoue, peu à peu, avec sa grande passion, la danse.

Sylvie Mazerolle vient du territoire Mi’kma’ki, au sud-est du Nouveau-Brunswick. «J’ai grandi à Dieppe qui est une ville à 90% francophone, à côté de Moncton qui, elle, est 40% francophone… un milieu bilingue», partage celle qui a commencé à danser à l’âge de trois ans. 

 

Après une année de baccalauréat multidisciplinaire à l’Université de Moncton, elle étudie en sociologie et développement international à l’Université McGill, à Montréal. «Quand j’ai fini mon bac, tout ce que je voulais faire, c’était danser. Je suis donc retournée à mon studio d’enfance», explique celle qui a conséquemment représenté le Nouveau-Brunswick aux Jeux de la francophonie 2005 au Niger pour ensuite, étudier la danse à Vancouver.

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Danse

Sylvie Mazerolle est par la suite engagée par une compagnie de danse autochtone contemporaine, Raven Spirit Dance. Elle voyage souvent entre Moncton et Vancouver et, pendant l’un de ses vols, elle découvre le yoga. «Quand j’ai atterri à Vancouver, j’ai entré «ashram bc» dans Google pour aboutir au East Shore du lac Kootenay. Puis c’est là que j’ai rencontré mon épouse et que je suis tombée en amour avec les Kootenays», se remémore celle qui s’est alors installée à l’île Salt Spring où elle a développé sa pratique de danse individuelle.  

 

L’eau occupe une place importante dans la vie de Sylvie Mazerolle. «Imagine faire le pont en yoga : mes pieds sont dans le sable de l’Atlantique, mes mains sont dans le sable du Pacifique et mon cœur est au-dessus du lac Kootenay.» Julien Cadieux réalise un documentaire sur elle, Habiter la danse, pour l’Office national du film du Canada en 2009. On la retrouve dansant à la plage, sur le territoire Mi’kma’ki, où «l’odeur du sel de mer est différente».

Éducation

Un jour, l’artiste épuisée troque le monde de la danse pour celui de l’éducation, suivant «enfin» les conseils de sa maman. «Toute petite, je rassemblais les enfants du voisinage pour leur enseigner. Mon père arrivait du travail et les retrouvait tous cordés», partage la diplômée du programme West Kootenay Rural Teacher Education Program de UBC qui a découvert pendant ses études l’existence du système scolaire public francophone de la C.-B. administré par le Conseil scolaire francophone (CSF).

 

Sylvie Mazerolle fait son stage à l’école primaire et intermédiaire des Sentiers-alpins du CSF en 2014 et enchaîne avec une maîtrise en éducation avec UBC, alors qu’elle entame sa première année de travail. Suite à un concours de circonstances, elle devient directrice par intérim en 2017 et complète en 2022 la certification de Master Practitioner en Compassionate Systems Leadership associée à MIT, grâce au CSF.

Depuis, elle tente d’améliorer les systèmes en place. «Je veux qu’on essaie d’être des modèles de ce que peut être une personne francophone qui s’engage envers la réparation/réconciliation, la décolonisation, la protection de la planète et l’équité. Il y a beaucoup d’espoir, parce qu’il en faut pour continuer. Travailler dans une école c’est aussi entendre le son d’un enfant qui rit dans le corridor en réfléchissant à ces choses-là», conclut-elle, sereine. 

La fan de la chorégraphe allemande Pina Bausch s’est remise à danser cette année, après de longues années à être incapable d’entrer dans un studio de danse. «J’ai compris, sans me perdre dans la peur, que l’action est nécessaire maintenant.»

Pour visionner le documentaire Habiter la danse : www.onf.ca/film/habiter_la_danse.

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