Par AFKO, juin 2025
Pendant plus de quatre décennies, Louise a semé la langue française et bâti des ponts culturels aux quatre coins du monde. De l’Afrique à l’Asie en passant par l’Europe, son parcours est celui d’une vie consacrée à l’enseignement, à la découverte, et à l’aventure humaine.
Une jeunesse québécoise marquée par le goût du voyage
Originaire du Saguenay, Louise quitte sa région natale pour étudier l’enseignement à Québec. Si son avenir semble tracé dans la Belle Province, Louise a la volonté de partir et de visiter l’Europe avant de s’installer. Elle part alors pour un voyage d’un an avec son mari avec un livre en poche: Vivre avec 5$ par jour en Europe. À son retour, Louise commence à préparer sa vie au Québec. Mais le destin va en décider autrement. Son mari obtient un poste de professeur en architecture à Tunis. C’est le début d’un périple de plus de quarante ans autour du monde.
Enseigner en Afrique: vocation et résilience
De la Tunisie au Burkina Faso, en passant par la Côte d’Ivoire et le Kenya, Louise enseigne le français dans des écoles internationales, des alliances françaises, ou fonde ses propres structures éducatives lorsque rien n’existe. Pendant 15 ans, elle sillonne le continent africain avec son mari et leur fils. De cette époque, Louise garde de très bons souvenirs même si tout n’a pas été facile:«On a vécu une vie extraordinaire qu’il ne serait plus possible de vivre aujourd’hui. Partir à Dakar en caravane avec un chien, un enfant et 3000 dollars, traverser le Sahara ou vivre avec les animaux sauvages au Kenya, toutes ses aventures sont gravées à jamais dans ma mémoire.»
L’Asie et un nouvel élan
Au début des années 1990, c’est au Vietnam, à Hanoï, que la famille pose ses valises. Bob, son mari, travaille pour les Nations Unies; Louise, elle, pense faire une pause. Mais une visite impromptue d’une école la convainc de reprendre l’enseignement. «Je suis entrée et je ne suis jamais repartie», raconte-t-elle.
Malgré un quotidien marqué par des pénuries de matériel de première nécessité, et un pays en reconstruction après la guerre, Louise se souvient de cette période avec le sourire. Elle enseigne ensuite au Laos pendant dix ans et y entreprend un projet audacieux: rénover un hôtel colonial sur les rives du Mékong. Le Calao, aujourd’hui encore en activité, est le fruit de son esprit entrepreneurial.
Après trois décennies passées à l’étranger, Louise rentre au Québec, pensant poser définitivement ses valises. Mais le goût de l’ailleurs est tenace. Deux ans en Namibie suivent, où elle forme des enseignants locaux. Puis viennent le Luxembourg, un second séjour au Vietnam, et enfin, le retour au Canada.
Une nouvelle vie dans les Kootenays
En 2011, le retour au Canada est définitif. Louise profite pendant 9 ans du Québec et visite régulièrement son fils qui habite à Nelson. En 2020, juste après la pandémie, Louise et son mari décident de le rejoindre pour ne plus manquer un seul moment de famille. Ensemble, ils construisent une maison intergénérationnelle, symbole de leurs valeurs familiales.
Louise s’est vite habituée à la région. “Nelson a tout pour plaire, explique Louise. L’entraide est très présente, la vie culturelle dynamique, et les paysages magnifiques sont un plus non négligeable.” Et même si Louise trouve qu’elle ne parle pas assez français, elle est impressionnée par le nombre de francophones à Nelson. “La communauté est très active, on trouve des francophones dans tous les secteurs”, conclut Louise.
Aujourd’hui, Louise explore ses talents artistiques, tandis que Bob s’adonne à la photographie et conduit bénévolement le tramway historique de la ville. Une nouvelle aventure, plus tranquille peut-être, mais tout aussi riche!
