Par Hugo Marais, juin 2024
Fraîchement débarqué à Nelson il y a quelques mois à peine, Hugo s’immerge peu à peu dans l’atmosphère de la région et y découvre son rythme singulier. Son arrivée dans les Kootenays est une quête d’inspiration, une occasion pour se perdre et achever son tout premier recueil de poésie. Il nous offre ici trois poèmes.
Hugo est originaire de Tours, dans le centre de la France. Après avoir étudié en Sciences Politiques à Québec, puis à Brighton au Royaume-Uni, il a décidé de renouer avec ce plaisir qu’il a découvert durant sa jeunesse: l’écriture. Deux ans plus tôt, tout en commençant sa carrière professionnelle dans le domaine du développement international en travaillant pour des institutions internationales, il a suivi des cours de création littéraire à Montréal, dont il a été diplômé l’été dernier.
Récemment, il a décidé de mettre sur pause sa carrière dans le développement international pour se concentrer sur ses textes, les voyages et la photographie argentique.
Entre un voyage au Portugal et un road-trip aux États-Unis, Hugo décide que ses textes devraient former un tout et l’idée d’un recueil de poèmes est née. Un recueil qui explorera la rencontre entre la poésie et la photographie.
Bien que l’univers de l’écriture lui soit familier depuis son enfance, ce n’est que depuis la fin de l’adolescence qu’il écrit de la poésie. Il puise son inspiration dans ses voyages, aventures et rencontres, transformant ces expériences en source de créativité. Au travers de poèmes en prose, il cherche à immortaliser ces moments passés. Chaque texte est une tentative de saisir l’essence d’un souvenir ou d’un événement marquant, afin de le rendre éternel à travers les mots.
À Nelson, Hugo espère trouver l’inspiration nécessaire pour achever ce premier recueil de poèmes. En attendant la prochaine aventure, il se perd dans son imagination, multiplie les rencontres et explore de nouveaux horizons.
Oiseau
L’étincelle naît dans les cendres de tes yeux endormis.
Que reste-t-il des châteaux du passé ? Ces souvenirs flous qui reflètent la lueur de tes peurs.
La façon dont tu voulais vivre ta vie disparaît. Un ciel libre, dégagé, apparaît dans la couleur de tes pleurs.
Fille d’oiseaux perdus aux ailes pourpres et au regard gris, que restera-t-il de tes longs voyages ?
Quelques poussières d’amour, de sourires et de soleils égarés.
Tout s’oubliera
Lumière déclinante sur les plaines, redire les choses déjà dites.
Est-ce que tout sera différent demain ?
Naviguant à vue dans l’obscurité, oscillant entre la peur et la sérénité. L’impression d’avancer, tout en revenant sur mes pas. La tempête persiste au-dehors, mais à l’intérieur, le refuge, repère dans l’inconnu.
On pourrait dire qu’on est meilleurs, meilleurs qu’hier. Nos versions précédentes, fantômes bienveillants, nous observent et sourient.
Elles savent que la route est longue, mais que les souvenirs sont beaux.
Traces passagères
Dans un monde que tu ne comprends pas, tu te perds volontiers.
Tu laisses des parties de toi à des endroits toujours différents. Tu parsèmes ces lieux de tes rires et de tes larmes, mais ces éclats sont éphémères.
Comme une trace de pas dans le sable, ton passage est rapidement effacé. Mais ton esprit n’oubliera jamais les fragments d’âme éparpillés.
Chaque fois que tu laisses une partie de toi dans ces rues étrangères, dans les cœurs d’inconnus, un vide se crée dans ton corps.
Au fil du temps, ces vides se combleront de fleurs naissantes, formant le jardin de ton cœur. Une promesse d’espoir, de vie et de couleurs.