Chanson Dans les bras de Mamou Un dialogue poétique entre la langue française et le territoire
L’auteure-compositrice-interprète Véronique Trudel a partagé la chanson originale destinée aux francophones des Kootenays Ouest dans le cadre de la FrancoFête 2021 de l’Association des francophones des Kootenays Ouest (AFKO). La directrice générale de l’AFKO, Lyne Chartier, «espère que vous aurez le goût de la fredonner partout dans la province!»
Afin de relever le défi de produire une chanson en seulement quatre semaines, l’artiste s’est inspirée de la méthode Écrire une chanson en sept étapes de l’auteur et musicien à succès Graham English. «Cela m’a sécurisé de savoir que j’avais un mode d’emploi», explique Véronique Trudel.
L’opus parle de ce qui unit cette communauté ainsi que de sa diversité. La chanson célèbre les âmes voyageuses comme en témoigne ces extraits: «Des quatre coins du monde / De la ville ou des champs / J’ai l’âme vagabonde / Et le cœur cerf-volant» ou encore «J’étais venue pour deux jours / Voilà de ç’la trente ans.»
L’artiste a travaillé avec le musicien Yann Troutet et le poète Vincent Deslauriers. «Véronique et moi avons philosophé, nous avons parlé de la colonisation, de la place du français sur le territoire et de la manière d’honorer les Premières nations dans le texte», indique le poète en décrivant leur rencontre.
Le musicien et compositeur, Yann Troutet, a tiré son inspiration de la passion des résidents pour leur région. «La chanson traduit leur attachement à ce lieu de vie, qu’il soit d’adoption ou non», explique-t-il.
L’auteure-compositrice-interprète a effectué un travail de médiation culturelle en rencontrant des résidents francophones de la région. Elle a également interrogé les membres de l’AFKO sur leur histoire à travers les réseaux sociaux.
L’artiste s’est aussi inspirée des témoignages recueillis dans le cadre du projet l’Arbre ambulant, une autre initiative de l’Association. L’Arbre regroupe les réponses de 175 personnes, une majorité d’élèves des écoles francophones et d’immersion de la région à la question «Quel objet représente ta francophonie?»
Par la suite, elle s’est promenée en nature. «Je suis nouvelle dans les Kootenays donc je me suis dit, il faut que j’aille sur le bord de la rivière, en montagne, voir des cascades pour m’imprégner du territoire et c’est là qu’est né l’idée du dialogue entre la terre et le territoire», partage-t-elle.
Originaire de l’Abitibi-Témiscamingue au Québec, Véronique nous explique pourquoi la chanson est composée sur un air traditionnel québécois : «La façon dont la chanson est servie fait référence à mon vécu mais ce qu’il y dans l’assiette provient de tout le monde. La région des Kootenays est pleine de diversité, certains viennent de l’Afrique, de la France, de partout au Canada, d’Haïti…Je voulais donc parler de cela et ajouter ma signature en même temps.»
L’équipe de l’AFKO et les artistes impliqués espèrent que la chanson va rayonner au-delà des Kootenays. Les artistes et l’équipe de l’AFKO sont désormais à la recherche de fonds pour engager un directeur musical afin de créer un collectif d’artistes originaires des Kootenays Ouest pour préparer une version multi-instrumentale. C’est à suivre!